Désormais rendu au rang de troisième éditeur mondial, Ubisoft cherche maintenant à étendre son empire en s'attaquant à d'autres terrains que le monde du jeu vidéo. Ainsi, Yves Guillemot a décidé de se pencher vers un autre domaine culturel, le cinéma, avec une filiale nommée Ubisoft Motion Pictures. Après avoir racheté SFX Hybrid, commandé la série de films courts Assassin's Creed: Lineage, sous-traité avec les créateurs de Logorama pour un court-métrage autour de Ghost Recon ou encore vendu les droits de Prince of Persia à Disney et Jerry Bruckheimer, la firme passe à l'offensive en se chargeant de produire ses propres projets.
À la tête du secteur, Jean-Julien Baronnet, ancien directeur général d'Europa Corp, du côté de la production, Didier Lupfer, ancien de M6, TPS et Canal + qui a connu son dernier succès en finançant le muti césarisé Gainsbourg : Vie Héroïque, et finalement, pour la distribution et le marketing, Jean de Rivières, ancien de Disney et Europa Corp.
"En arrivant chez Ubisoft, notre premier travail à tous les trois a été d'analyser et de digérer ces franchises de façon à déterminer pour chacune d'entre elles vers quel format les adapter : long-métrage, série télé, programme de flux. Avec l'objectif de maîtriser le développement et la production en interne" explique le nouveau DG de Ubisoft Motion Pictures, dans un entretien accordé à l'hebdomadaire Le Film Français qui révèle l'information.
Les trois premiers grands projets à voir le jour sous forme de longs-métrages seraient la série des Assassin's Creed, des Splinter Cell et des Ghost Recon, les deux dernières étant de prometteuses licences imaginées à la base par Tom Clancy. Il se pourrait également qu'une série autour des Lapins Crétins voit le jour à la télé grâce à Aardman, la société à l'origine de Chicken Run et Souris City. Ubisoft Motion Pictures assure également que si les droits des jeux n'ont pas été vendus et si le studio a été fondé, c'est pour que la cohérence de l'histoire et l'univers du film soient en accord avec ceux du jeu.
Les trois compères espèrent également profiter de la technologie des 23 studios de développement pour poser les bases de ses films et conserver "l'ADN" des différentes licences. Nous ne pouvons que saluer le désir de l'éditeur d'étendre l'univers de ses séries tout en gardant un contrôle total sur ces adaptations, et nous frémissons d'impatience devant les premières nouvelles autour des premiers grands projets.