Il y a du mouvement chez THQ : après la publication d'une lettre d'un ex-employé dénonçant les méthodes de direction de la société, l'éditeur et développeur américain de jeux vidéo a immédiatement réagi en annonçant un changement de politique en matière de dépenses d'investissement et de fonctionnement.
C'est par la voix de son président que THQ a annoncé la nouvelle : "la société sera une organisation plus rationalisée axée uniquement sur ses plus fortes franchises" a déclaré Brian Farrell avant d'insister sur le récent succès de Saints Row: The Third, précisant même que 'les grosses offres de contenu numérique pour ce jeu l'ont conduit à être le titre générant le plus de revenus numériques dans toute l'histoire de THQ.". Il va de soit que cette nouvelle politique va favoriser les titres dits AAA (eh non, nous ne l'avons pas perdu celui-là) et conduira donc à tourner le dos "aux licences visant le jeune public".
Néanmoins, cette annonce de Brian Farrell ne semble pas avoir été faite de manière spontanée. Un prétendu ex-employé de THQ a effectivement fait parvenir une lettre au conseil d'administration de la société américaine ainsi qu'au site NeoGaf, dans laquelle il dénonce méthodes d'investissement de la firme dirigée par M.Farrell.
Des méthodes qui, selon l'auteur de la lettre, ont "fonctionné du temps de la PlayStation 1, de la Xbox et de la Game Boy" et ont ainsi permis à l'entreprise d'amasser "beaucoup d'argent". Mais aujourd'hui, les dirigeants de THQ semblent être dans une impasse puisqu'ils "essayent de gérer l'entreprise de la même façon qu'ils le faisaient à l'époque et n'ont pas réalisé que l'industrie avait changé".
Le début de la fin, comme il le souligne, a commencé avec le recrutement hasardeux de nombreux développeurs talentueux. Hasardeux du fait que ce personnel était embauché "sans but précis" et sans "raisonnement stratégique" par les organes administratifs de THQ. À cela, il faut ajouter des acquisitions de licences risquées, et tous les éléments sont réunis pour multiplier les fermetures de studios et le licenciement des équipes de développement et de management.
Comme exemple parfait pour son raisonnement, l'ex-employé prend celui de la tablette uDraw qui a été un véritable flop. En décembre dernier, THQ avait d'ailleurs annoncé le licenciement de 30 personnes appartenant au projet uDraw "à cause de ventes plus faibles que prévu" de cette tablette.
Celui qui se nomme lui-même comme "le mal géré autrefois", met également le doigt sur les salaires exorbitants perçus par les membres du conseil d'administration de THQ. D'après ses dires, Brian Farrell aurait en effet touché 1 289 558 $ de revenus en 2011 alors que Martin Good, vice-président exécutif de la firme en aurait touché 1 198 023 $ sur la même période.
Cet état des lieux dressé, l'ex-employé préconise un changement rapide de méthode de fonctionnement et d'investissement, sous peine de voir des têtes du conseil d'administration tomber. Difficile de vérifier de tels chiffres et affirmations, d'autant que THQ s'est bien sûr refusé de faire tout commentaire sur cette affaire et donc d'établir un lien entre la réception de la lettre et l'annonce de Brian Farrell. Nous pourrons simplement supposer qu'il n'y a pas de fumée sans feu.