Directeur du développement de Knack, Mark Cerny est surtout le lead system architect de la PS4, l'homme responsable de la cohésion et de l'optimisation de la console. À l'occasion du Gamelab à Barcelone, il a davantage parlé de son travail sur la PS4, et surtout des erreurs commises lors du développement de la PS3.
Ainsi, il estime que si la PS3 avait un line-up de lancement faible, c'est parce que ses créateurs étaient concentrés à "99 % sur le hardware et 1 % sur le software". Le processeur était ainsi "comme un puzzle", qui devait être résolu pour pouvoir exploiter tout son potentiel. Il n'avait personnellement pas eu de problème pour réaliser une démo technique sur le système, mais avoue "ne pas avoir pensé aux réalités pratiques du développement d'un jeu". Il estime que si les équipes de développement de jeux avaient réussi à "craquer le code", ce n'était pas le cas des studios externes des éditeurs tiers. Selon lui, ils "pensaient d'abord à leurs jeux et non à la plateforme", que les développeurs extérieurs à Sony allaient avoir en main sans en connaître tous les rouages.
Au lancement de la PS3, "l'environnement de développement complet était à un état primitif", selon Mark Cerny. Le constructeur a alors changé de priorité, et a effectué "un virage complet quant à son attitude" pour soutenir les studios third-party.
Avec la PS4, ils ne veulent pas d'un "hardware qui soit un puzzle". La création de la PS4 a ainsi été "fondamentalement guidée par la vision des développeurs" de jeux, avec néanmoins l'idée que la familiarisation des créateurs avec le système leur permette d'apprendre des choses au fil du temps pour proposer des mondes "toujours plus riches". Avant d'approfondir le processus de création de la console, un questionnaire avait été envoyé aux professionnels du développement de jeux vidéo, avec des questions sur des points très techniques de l'architecture de la console dont ils rêveraient. Les réponses furent ambitieuses et un peu folles, les développeurs voulant pour la plupart une PS4 aux "performances mille fois supérieures à celles de la PS3". Néanmoins, des retours plus terre à terre furent pris en compte, notamment sur l'importance que devait donner le constructeur au CPU ou au GPU lors du développement de la machine.
Il avoue aussi que les développeurs n'ont "pas été dupés par ce questionnaire", et savaient bien que ces interrogations allaient donner lieu aux grandes directives de la construction de la PS4. Néanmoins, Mark Cery estime que "les réponses reçues n'ont pas été celles qu'ils attendaient", avec par exemple une demande généralisée pour un unique pool mémoire contre deux sur les PC et la PS3. Ne reste plus qu'à attendre la fin d'année pour voir le résultat par nous-mêmes.