Prévu pour octobre prochain, Resident Evil 6 s’est laissé approcher pendant une quarantaine de minutes sur le stand Capcom de l’E3. Cette longueur était due à la possibilité d’incarner les trois personnages jouables, à savoir Leon, Chris et Jack. Trois héros pour autant de gameplay différents et d’histoires qui finiront par se croiser, sous fond de Monde à sauver et d’épidémie à endiguer une bonne fois pour toutes. Sans plus attendre, faisons place à Leon et son blouson de cuir légendaire et toujours aussi classe.
Bien des années après les événements de Resident Evil 4, Leon se retrouve dans une sacrée situation : il est obligé de tuer le président des États-Unis, suite à l'infection de ce dernier. Accompagné d'Helena et mû par un sentiment de culpabilité, il doit sortir d’une étrange cathédrale ayant accueilli un gros banquet. Le décor est posé. Très vite, nous comprenons que le segment consacré à Leon est un petit retour aux sources, à ceci près qu’il a conservé les actions à réaliser à deux du cinquième opus (des ordres peuvent être donnés).
Par ailleurs, notre héros est désormais équipé d’un gadget baptisé Display Route Guide. C’est une sorte de GPS indiquant la route à suivre avec une vision en sonar. Ce côté très technologique est également présent dans l’inventaire, qui a abandonné les cases pour des modules plus dans l’air du temps. Sinon, nous retrouvons une ambiance proche des premiers manoirs, avec un protagoniste qui marche ou court selon la situation ; une action davantage éparse et une tension très palpable et ô combien flippante. Au rang des bonnes nouvelles, il est possible de tirer en marchant ou, plutôt, en reculant et les combats sont très dynamiques (coups de pied quand la visée n’est pas activée, QTE,…). Leon profite donc de la sonnette d’alarme tirée par certains fans à l’encontre de Resident Evil 5.
En revanche, si Leon bénéficie d’un gameplay intéressant et baignant dans une nostalgie bienvenue, impossible d’en dire autant des scènes avec Chris et son acolyte Piers. Le frère de Claire a reçu l'héritage de sa précédente aventure, illustré par des affrontements très voire trop nombreux. De fait, sa quête s'apparente plus à un TPS, en sachant que la prise en mains ne s’y prête pas forcément (il n’est pas encore assez souple malgré les améliorations). L’autre élément qui explique ce constat se trouve dans les ennemis équipés d’armes à feu, qui ne cessent de canarder. Pour contrebalancer ce point, la santé se régénère automatiquement et par palier. Pour conclure sur Chris, Capcom a sans doute implémenté une telle frénésie pour nous faire comprendre l’urgence de la situation vécue par la planète. Pari à moitié réussi.
Concernant Jack, il se situe en tout ou partie entre Leon et Chris, même si le chapitre testé le rapprochait plus de l’officier du BSAA. C’est tout à fait logique puisque le fils de Wesker est le plus puissant des trois (il possède le sang de son paternel). Ce qui rassure, par rapport aux minutes en compagnie de Chris, c’est qu’il a eu droit à un affrontement avec un monstre géant, rappelant Némésis à son bon souvenir. Il s’agissait d’abord de le fuir, puis de l’affronter directement, dans un entrepôt désaffecté, aidé cette fois-ci de Sherry. Une preuve de plus que l'esprit Resident Evil n'est pas totalement parti.
Au final, Resident Evil 6 alterne le très bon – Leon, Jack dans une moindre mesure – avec le moyen – Chris. En essayant de (re)plaire à ceux qui ont porté la saga dans leur cœur pendant des années et d’assurer l’évolution en continuant sur la lancée de Resident Evil 5, Capcom tend à livre une œuvre schizophrène et très déroutante. Tôt ou tard, il va bien falloir se faire pardonner…